Shiro MasamuneNom : Shiro.
Prénom : Masamune.
Âge : Vingt-deux ans.
Orientation : Nord-nord ouest. Monsieur n'est pas difficile.
Moyens : Fluctuents.
Métier : En réinsertion.
Physique :Masamune est un jeune homme d’une vingtaine d’années. Si la physionnomie de son visage colle assez avec cette information, il n’en va pas forcément de même pour le reste de son corps. Il est assez grand, surtout pour un japonais, puisqu’il atteint le mètre soixante-dix-huit sans problème. Mais son corps n’est pas aussi développé que son train de vie pourrait le laisser suggérer. Il est assez sec, en fait. Ses membres sont longs, fins, et déliés. Les journées de privation qui n’ont jamais dispensé ses activités physiques suffisent à expliquer ce décalage. Mais au delà de ça, il a encore les traits enfantins de l’adolescent qu’il était, et ses épaules étroites, son manque de pilosité flagrant, et son absence totale de pomme d’Adam ne jouent pas en sa faveur sur le plan de la virilité. Disons qu’il pourrait sans souci se faire passer pour une jeune fille en fleur... Si le reste de son apparence n’était pas flippante au possible.
C’est une particularité qui lui a souvent valu des railleries, surtout en milieu carcéral, mais ne vous y fiez pas: il est très fort. Beaucoup s’y sont laissé prendre et ont fini avec des membres disloqués ou tordus, et des commotions cérébrales sévères. Ses muscles sont peut-être fins, mais ils sont surentraînés. Masamune illustre à la perfection l’expression “teint blafard". Le sien est à la fois pâle, et mat. Comme si la nuance qu’aurait dû prendre la peau de la jeune fille en fleur avait tourné au blanc-gris maladif. Et sa chétivité générale n’aide pas à construire de lui l’image de quelqu’un qui est en bonne santé. Cette couleur si particulière est en effet due à des carences, à cause de son alimentation irrégulière depuis qu’il est petit. Quand il fait une crise assez sérieuse, il vire clairement au gris. Mais quand il s’alimente correctement pendant plusieurs jours, sa peau reprend son teint d’albâtre impeccable. Pour ça il faut qu’il mange beaucoup de viande, et qu’il se force à manger beaucoup de fruits.
Son visage assez fermé est cependant très expressif. Si la plupart du temps il revêt un masque de neutralité absolue, que ses yeux froids transforment en dureté protectrice, il est capable de tordre ses lèvres en un sourire cruel, de prendre une moue embarassée, ou même de rire, bien que cette dernière attitude aura plutôt tendance à faire froid dans le dos. Mais comme la plupart des choses qu’il croise de la vie ne l’intéressent pas suffisamment pour qu’il ait une réaction démesurée, la première chose de lui que vous verrez sera très probablement ce visage impassible, blasé, au regard si dur et si froid qu’il semble fait d’une glace plus solide que le diamant, capable de déchirer votre âme en deux, et de la mettre en pièces. Ses yeux sont petits, et intelligents. Il les ouvre à peine, la plupart du temps, mais ils recellent cette réflexion torturée qui le caractérise tout entier. De cette intelligence qui n’est pas bon signe. Celle des super-vilains dans les Comic Books.
Leur couleur, gris asphalte, les rend également peu engageants. Et, chose que peu de personnes remarquent au premier abord, ils sont vairons, bien que la dichromie ne soit pas aussi flagrante qu’un oeil bleu et un oeil marron, par exemple: l’oeil gauche est légèrement plus clair que l’oeil droit. Sous ses paupières inférieures, la fatigue a creusé au fil du temps des poches qui ne pourraient disparaître que s’il s’accordait plusieurs jours de sommeil profond d’affilé, ce qui ne risque pas d’arriver. Pour ce qui est de ses cheveux, il s’agit d’une masse informe, relativement indescriptible. D’une couleur sombre, ocillant entre le noir profond et le gris foncé avec des reflets changeant selon l’éclairage, ils s’arrêtent sur sa nuque, mais sont assez longs devant pour atteindre son nez. Il s’arrange cependant toujours pour que ses yeux restent visibles. Ils sont constitués d’un paquet de mèches rebelles de toutes les tailles et de toutes les sortes, qui s’enchevêtrent dans ce qu’on pourrait appeler un ensemble harmonieusement chaotique.
Il n’a jamais réussi à les coiffer, et on ne peut pas dire que ça l’intéresse particulièrement. Il va simplement les faire raccourcir de temps en temps, avant de commencer à ressembler à Sadako Yamamura. Et il est presque certain qu'il tiendrait la comparaison, avec une chevelure plus longue.
Pour ce qui est des fringues, Masamune n’est pas particulièrement difficile. En général il adopte un look simple et décontracté. La seule chose qu’il exige réellement d’un vêtement, c’est qu’il soit noir, ou qu’il y ait du noir dessus. Il a un léger faible pour la chemise grande ouverte, portée sur un tee, et il a tendance à en remonter le col. Au niveau des signes distinctifs, il faut savoir qu’il porte en permanence sur lui un collier composé d’une lanière de cuir noir, avec un fermoir en argent. Il a les deux oreilles percées: la gauche d’un simple anneau, et la droite d’une boucle avec un pendentif. Elle se termine par un crochet faisant penser au dard d'un scorpion. Il a également un petit anneau piercé au dessus de cette boucle. Comme toute personne ayant passé plusieurs années en milieu carcéral, il porte aussi des tatouages. Celui qu’il a sous la joue gauche suffirait à l’identifier parmi des milliards d’individus. Il en porte d’autres, dans des endroits qu’il vous faudra découvrir par vous-mêmes. Je ne préciserait que pour celui qu’il a sur le torse et le ventre, couvrant à lui seul cette surface entière, et qui représente un dragon chinois.
Pour faire court, Masamune aurait pu être plutôt joli garçon, mais la dureté implacable de son regard, et son teint et sa carrure maladifs, voire spectraux, suffisent à vous arrêter net lorsqu’il pose les yeux sur vous, et à faire en sorte qu’un long frisson parcourt votre échine. On réfléchit à deux fois avant d’aborder un mec comme lui. En général on n’est même pas bien certain, à première vue, d’avoir effectivement affaire à un être humain.
Caractère :Pour commencer, je pense qu’une des premières choses à savoir sur Masamune, c’est qu’il n’est pas tout à fait sain d’esprit. Et cela a tendance à le rendre instable, aussi est-il très difficile de parvenir à prévoir la moindre de ses réactions. Surtout qu'il cumule trois pathologies lourdes, que l'ordre de ses crises est totalement aléatoire, et que ce qui peut les provoquer se résume à à peu près n'importe quoi: un regard, un geste, une seconde de trop. Donc dans la devise “un esprit sain dans un corps sain”, au final, il n’en a aucun des deux. Il a été diagnostiqué avec un trouble de la personnalité antisociale psychopathique, un cas extrêmement rare de Borderline à la limite du dédoublement de personnalité, et une tendance à la schizophrénie permanente. Bien entendu, les symptômes de ces différentes maladies ne se constatent que lors de crises passagères. En dehors de cela, il vous apparaîtra comme une personne très réfléchie, avec beaucoup de sang-froid, et même un humour noir sarcastique, cynique et glaçant, à démonter l’ambiance d’un enterrement en cinq minutes.
Se baser sur sa façon de parler, à la limite du vulgaire, et pas spécialement élaborée, pour en déduire quelque chose au niveau de sa capacité de réflexion et d’analyse serait une grave erreur. C’est le milieu carcéral qui lui a donné son langage peu châtié. Certes, il n’a jamais pu engranger les connaissances d’un érudit, et il sait à peine lire, et pas du tout écrire, parce qu’il était complètement analphabête en entrant en prison. Mais il a pris la peine de s’intéresser aux livres, en milieu pénitencier. Il sait qu’ils recèlent un savoir infini et que leur pouvoir est énorme. Il a donc pris la peine de commencer à essayer d’apprendre à lire. Il n’a malheureusement pas eu le temps de parfaire ses connaissances à ce sujet avant de sortir, et il sait à peine déchiffrer, lentement, et avec beaucoup de mal.
Cela étant, il est d’une intelligence à la limite de l’extrême. Si ça tête n’est pas bien pleine, qu’il ne sait rien des théories d’Einstein ou de la philosophie de Kant, il a néamoins une tête bien faite. C’est donc une autre forme d’intelligence qu’il a sû développer. Une forme qui ne requiert aucun stockage de connaissances. Une forme analytique et déductive, comparable à celle de Sherlock Holmes. Un peu d’observation lui suffit à tirer des hypothèses justes, et son cerveau est capable de mettre en place tout un stratagème à partir de ces hypothèses. Ce sont des milliers de possibles qui se connectent entre elles dans son cerveau. En fait, son intelligence est comparable à celle des rats. Et grâce à elle on peut dire que quelle que soit la situation, il s’en sortira probablement toujours, d’une manière ou d’une autre.
Pour ce qui est de ses affects mentaux, la première chose à savoir sur Masamune, c’est qu’il se considère comme étant au dessus de la loi, et même au dessus des moeurs d’autrui. C’est à dire que s’il décide quelque chose, il aura forcément raison. Il n’aura donc pas conscience de faire quelque chose de mal, qui soit contre la loi, ou même qui puisse simplement blesser l’autre. Tant que lui considèrera que quelque chose est correct, dans ça tête ça le sera. Il ne concevra donc pas la moindre culpabilité à violer ou à tuer quelqu’un, parce que c’est quelque chose qui lui paraîtra tout à fait naturel. Ce sont ses deux principales réactions en cas de grosse crise, à cause de son Borderline.
Les Borderlines sont déchirés entre deux extrêmes. Leur comportement ne connait absolument aucune notion de nuance. Soit ils s’attacheront à vous de manière fusionnelle et vous étoufferont à ne plus vouloir vous lâcher, soit ils auront une envie irrépressible de vous tuer avec toute la violence dont ils sont capables. Et cette différence de comportement peut basculer de l’un à l’autre, en une fraction de seconde, et à la moindre contrariété. C’est cette maladie, poussée à l’extrême, qui conduit dans des cas extrêmement rares, à un dédoublement de personnalité, et non pas la schizophrénie comme il est communément admis. Chez Masamune, le Bordeline se traduit par un équilibre instable entre les deux pulsions existentes chez l’homme: Eros et Thanatos, pulsion de vie, pulsion de mort. Cela signifie que s’il est en pleine crise, et sans qu’il puisse se contrôler le moins du monde, soit il vous violera: pulsion de vie, soit il vous tuera: pulsion de mort.
Il arrive qu’il fasse l’un, puis l’autre, mais fort heureusement, Thanatos ne passe jamais avant Eros. La perversité de son comportement va plus loin. Son intelligence lui permet de proposer à ses victimes ce qu’il appelle des “deals”, et qui sont en fait des chantages dont lui seul peut forcément sortir gagnant. Recourir à ces deals lui donne beaucoup de plaisir, parce que ça se rapproche d’une forme de torture psychologique. S’il ne recourt pas à la force pour obtenir ce qu’il souhaite ou ce dont il a besoin, il recourt à cela.
Et la torture, qu’elle soit physique ou psychologique, c’est quelque chose qui lui plaît beaucoup. Il utilise parfois la mutilation, par exemple. Il faut savoir qu’il n’est pas tout à fait tout seul dans sa tête. Et la grande majorité de son comportement et de ses actions lui est dictée par cette autre personne avec laquelle il cohabite. Les médecins qui ont diagnostiqué sa schizophrénie n’ont jamais été capables d’identifier de façon certaine de qui il s’agissait, mais il lui arrive de parler tout seul, en changeant de voix entre chaque réplique, pendant des heures. Il lui arrive de se faire du mal tout seul, aussi, en faisant couler son propre sang. Et puis il part parfois dans de longues périodes de délire sans queue ni tête, pendant lesquelles il fera et dira des tas de choses qui, à première vue, paraissent totalement insensées. Quand il en sortira il semblera alors s’éveiller d’un long rêve. Il a des moments de blanc, aussi. De longues périodes pendant lesquelles il ne bougera plus, et se mettra à fixer un point avec un regard vitreux. Impossible de savoir si son cerveau s’est alors mis en veille ou s’il est plongé dans des pensées profondes ou des souvenirs.
Il a parfois également des crises dont la violence est telle qu’il semble possédé par un esprit démoniaque. Ces crises ont une durée variable et sont, très souvent, carrément traumatisantes. D’ailleurs, beaucoup de gens qu’il a croisés estiment qu’en fait d’être schizophrène, il est tout simplement habité par un démon. Les seuls moments où il semble complètement apaisé, c’est lorsqu’il dort. A ce moment on peut aussi entrapercevoir celui qu’il aurait pu être, si la folie ne l’avait pas emporté. Parce que tout ceci est une immense carapace pour protéger l’être fragile qui se cache loin, très loin, profondément enfoui à l’intérieur du jeune homme, et qui ne peut se deviner qu’à de très rares occasions, pendant une fraction de seconde.
L’enfant qu’il a été sommeille toujours quelque part en lui. C’est un enfant discret, sensible, timide. Il a complètement été effacé par l’assurance qu’il a pris en devenant un jeune homme... ou presque. Cet enfant pleure silencieusement à l’intérieur de son âme, et il est sans cesse déchiré dès que son lui adulte fait du mal à quelqu’un. Il est la part de culpabilité qui s’insinue en lui comme un poison mortel. C’est en repensant à lui qu’il arrive à Masamune de réfléchir à ses actions, et de les regretter. Une part de conscience qui n’est pas complètement pourrie, et qui vous permettra peut-être, un jour, de lui faire entendre raison. C’est un déchirement perpétuel entre son corps, qui ne peut absolument pas se contrôler, et son âme, qui aimerait bien pouvoir le faire, de temps en temps. Si vous avez de la chance, vous aurez peut-être l’occasion de croiser cette personne qui se cache sous le monstre, ne serait-ce que quelques secondes. Il vous suffira pour cela, et la tâche est ardue, de parvenir à l’embarasser un peu.
Ce trait fait de lui une personne extrêmement torturée, sans cesse déchirée entre ce qu'elle pense et ce qu'elle ressent, et son estime de soi frôle les pâquerettes. Il a conscience d'être un monstre, et il se déteste au plus profond. C'est pourquoi en temps normal il a ce regard dûr, triste et mélancolique. A ses pathologies s'ajoute une dépression chronique, qui fait qu'il n'est pas aussi attaché à la vie que n'importe quel autre être de son espèce. Il pourrait crever demain, ça lui serait égal. Comme il n'est pas attaché à quoi que ce soit, ses actions sont encore plus démesurées et dénuées de sens: il n'a rien à perdre. Du coup, aucune de ses actions n'a de sens profond. Elles sont simplement dues à des réflexes, à la réponse à des besoins primaires, ou a des pulsions.
Il n'a aucun but précis, aucun rêve, aucune ambition. Il n'est même pas capable de se voir dans le futur, ne serait-ce que de quelques semaines. Ses envies profondes sont enfouies si loin qu'il n'y fait jamais appel. Tout n'est vécu chez lui que sur l'instant. Son état mental, son passé, son manque de perspectives l'empêchent totalement de vivre sa vie, et il en souffre. C'est un être perdu qui erre sans but et qui ne peut mettre fin à son agonie lui-même parce qu'il dépend de ce qui habite dans son crâne, comme une créature née par erreur qui s'est débarassé de ses créateurs, et qui ne peut recourir à l'auto-destruction.
Pour ce qui est de la cause des neko, il ne la soutient pas, et il ne la méprise pas non plus. En fait, il considère que ça ne le regarde pas plus que ça ne l'intéresse: il s'en tape royalement. Il n'est pas du genre à trainer dans les animaleries à la recherche d'un hybride, parce qu'il n'apprécie la compagnie de personne, qu'il met un point d'honneur à être autonome, et qu'il ne s'abaisse pas à avoir ce qu'on pourrait communément appeler un sac à foutre, sans quoi tout le plaisir du jeu disparaîtrait. Il considère donc les neko comme des êtres humains à part entière, ce qui n'est pas forcément un plus, étant donné que tout être, humain ou non, est pour lui une victime potentielle, et peut-être un futur jouet.
Histoire :Où et dans quelles circonstances Masamune est-il né ? C’est quelque chose qu’il ne pourrait même pas vous raconter lui-même. Il n’a aucun souvenir avant ses cinq ans, et à ce moment là, il avait déjà été adopté par son oncle, Eiji. Ses parents étaient morts dans des circonstances qu’il ne connaîtra jamais, puisqu’on ne lui en a jamais parlé. Comme si ça avait été un sujet tabou. Avec le temps, il a abandonné l’idée d’obtenir des réponses. Il n’a jamais eu l’occasion de les connaître, aussi ne lui manquent-ils pas. Pour lui, la vie, elle a commencé avec Eiji. Il était beaucoup plus jeune que le père de Masamune, aussi la différence d’âge entre oncle et neveu n’était-elle pas spécialement énorme. Très vite, leur relation se compliqua un peu. L’enfant ne recevait d’affection que par son oncle, et par aucune autre personne, puisque sans lui il était seul au monde. Et quand on est petit on confond bien souvent cette affection avec une autre sorte d’amour, que l’on ne connaît pas encore, mais qu’on aimerait bien connaître déjà, quand elle vient d’une personne autre que ses parents.
Eiji ne faisait rien pour le détromper ou le sortir de cette voie. Il l’y enfonçait avec un plaisir presque malsain, n’hésitant pas à lui faire de longues déclarations en lui expliquant que oui, quand ils seraient tous les deux assez grands, ils pourraient se marier, et être ensemble pour toujours. Et Masamune grandit en se confortant dans cette idée rassurante que jamais il ne serait complètement seul.
Eiji n’était pas riche, et avoir un enfant à charge entrainait beaucoup de dépenses. Il était pourtant peu scrupuleux quant à l’éducation de son neveu, et n’a jamais pris la peine de l’envoyer à l’école. Pendant les premières années de sa vie, Masamune ne faisait rien d’autre que rester assis dans un coin d’une pièce, à contempler le tatami. Et puis un jour, quand il eut atteint l’âge de raison, Eiji le prit sur ses genoux. Il lui expliqua gentiment qu’ils avaient besoin d’argent pour vivre, et puis il lui demanda s’il lui faisait confiance. Ce à quoi le gamin répondit évidemment par la positive. Son oncle lui dit alors qu’il allait lui présenter un ami à lui, et que si Masamune acceptait de dormir avec cet ami, il leur donnerait de l’argent. L’enfant était prêt à obéir à son oncle en tout, il avait en lui une confiance aveugle. Il était persuadé qu’Eiji l’aimait de tout son coeur et que jamais il ne ferait quelque chose qui puisse lui faire du mal. Il se trompait.
S’il avait su, peut-être n’aurait-il pas accepté de dormir avec ce fameux ami, ni de lui obéir toute la nuit. Peut-être n’aurait-il pas accepté de le faire avec tous les “amis” que son oncle lui présenta par la suite. Peut-être n’aurait-il pas accepté d’écarter les cuisses sur demande, pour quelques malheureux billets, et bien que cela le tue à petit feu à l’intérieur. Il tenait le coup parce qu’il était sûr de l’amour qu’Eiji lui portait. Mais les blessures que toute cette période de sa vie déchira en lui laissèrent des traces qui ne devaient plus jamais s’effacer.
Quelque chose était né à l’intérieur de son corps et de sa tête. A l’intérieur de son coeur. Quelque chose qui se développait et grandissait chaque jour, et qui compensait son mutisme. Masamune était un garçon fragile, discret, timide. Il n’avait jamais osé dire à Eiji que laisser quelqu’un d’autre le toucher lui faisait mal. Une voix avait commencé à le hurler dans sa tête à sa place. Une voix qui était apparue de nulle part. Une voix qui resta dans sa tête, secrète, et ne sortit jamais devant son oncle. Son amour pour ce dernier ne faisait que grandir, lui aussi. Et la balance entre les deux devenait instable. Plus le temps passait, plus il espérait être assez grand pour pouvoir arrêter tout ce qu’Eiji lui demandait, et vivre juste avec lui, pour être heureux. Plus le temps passait, plus c’était douloureux. Il endurait tout en serrant les dents parce qu’il était persuadé que c’était nécessaire à leur bonheur futur, peu importait combien il avait mal, combien il se sentait sale.
Il avait quatorze ans quand sa vie bascula complètement. Alors qu’il se sentait particulièrement sali par les traces qu’un vieux septagénaire pédophile venait de laisser sur lui, et qu’il avait besoin d’un peu de soutien et de réconfort parce que son coeur pleurait en silence, il sortit de sa chambre pour rejoindre Eiji dans la sienne. Il ne voulait rien d’autre qu’un câlin, un bisou sur le front, une parole gentille. Mais Eiji n’était pas seul. Aussi le gamin entrouvrit-il juste un battant de la porte pour regarder. Il y avait un jeune homme avec son oncle. Pas désagréable à regarder. Et ils s’embrassaient.
Le coeur de Masamune s’arrêta plusieurs secondes. Il les entendit rire, et glousser. Ils parlaient de lui. Une larme perla pour la toute première fois au coin de l’oeil du garçon quand il les entendit louer sa naïveté, et dire que grâce à lui, à sa bouche, à sa langue et à son cul, ils pourraient peut-être vivre toute leur vie sans avoir à travailler. Elle roula sur sa joue lorsque la voix d’Eiji lui-même se moqua de sa candeur et expliqua que même s’il lui disait qu’il ne l’aimait pas, Masamune continuerait à faire bêtement ce qu’il lui disait, parce qu’il était dévoué, et amoureux. Le coeur du garçon venait de voler en éclats dans sa poitrine. Tout ce à quoi il croyait n’était que de la fumée pestillentielle. Il était, et avait toujours été seul. Les deux jeunes hommes entamèrent un jeu charnel qui fit pousser à Eiji des soupirs de plaisir pendant une bonne partie de la nuit.
“Je t’aime”, souffla-t-il à son amant avec plus de sincérité que son neveu n’en avait jamais entendu dans le ton de sa voix. Masamune, silencieux comme la mort, s’était mis en boule devant la porte. Il sanglottait amèrement, sans produire le moindre son.
Au petit matin, il avait disparu. Eiji dût le chercher partout, et finit par le retrouver dans une remise. Il le gronda un peu, sans se rendre compte que les yeux de son neveu avaient changé. Masamune finit par se lever, et Eiji se retrouva attaché avant d’avoir compris ce qui était en train de lui arriver. Faisant preuve d’une force insoupçonnée et d’une volonté inébranlable, il le déshabilla avec un regard impassible. Eiji ne reconnaissait plus le garçon qu’il avait élevé. les yeux qu’il posa sur lui étaient carrément terrifiés.
“Qu’est-ce que tu fais ? Laisse moi partir !” supplia-t-il en vain. Il pleurait toutes les larmes de son corps, terrorisé. Masamune aussi pleurait, mais ses larmes étaient différentes. Elles ne changeaient rien à l’absence totale d’expression de son visage. Les cris d’Eiji sont encore imprimés quelque part dans la tête de son neveu. Il lui arrive de rêver encore de ce jour là. De ce viol sauvage, brutal, violent, indiscible.
“Dis moi que tu m’aimes !” étaient les seules paroles qui s’échappaient de ses lèvres, auquelles ne répondaient que des plaintes et des gémissements de douleur. Il se souvient du chagrin qu’il avait éprouvé à lui faire du mal. Quand tout fut terminé, le garçon tenait entre ses mains le sexe ensanglanté de son oncle, qui manquait désormais à son entrejambe. Il l’abandonna dans un autre coin de la pièce, couvrit le sol et le corps multilé et souillé d’Eiji l’essence, et mit le feu. Il abandonna le corps de son oncle, toujours attaché et conscient, à la faim dévorante des flammes. Le dernier souvenir qu’il a de son enfance, c’est la vue de cette maison incendiée, l’odeur de la chair brûlée, et les cris d’agonie de son premier, et seul amour.
Il partit sur les routes, comme un vagabond. Dès lors, sa santé mentale se déterriora de jour en jour. Son besoin irrépressible d’entendre encore et encore des cris de douleur et d’agonie, une musique devenue douce à son oreille, se fit croissant. Il commit bien des crimes, après ça. Viols avec séquestration, meurtres de sang froid ou avec préméditation, parfois l’un puis l’autre, il avait le profil du parfait sociopathe. Trafic d’armes et de drogue. Il fut même à la tête d’une organisation qui comettait des braquages de banque à la régulière, comme les gangsters d’autrefois.
Seulement, un jour, il fut attrapé. Jugé inapte à répondre de ses crimes devant la cour pour troubles mentaux sévères, il fut envoyé au centre de détention psychiâtrique et enfermé dans la zone de haute-sécurité comme extrêmement dangereux. On lui diagnostiqua un état de schizophrénie avancé, un trouble de la personnalité antisociale psychopathique et un Borderline préoccupant. De ce fait, il fut interné à perpétuité. Mais cet établissement n’avait de psychiâtrique que le nom. Cela restait avant tout une prison, et jamais on ne chercha à soigner ses pathologies. Le “milieu carcéral” étant une expression qui se se suffit à elle-même, je n’ai pas besoin de vous expliquer ce qu’il a pu vivre là-bas. Il avait pensé plusieurs fois s’évader, et avait même échaffaudé des plans, mais rien ne s’était jamais passé comme prévu. Espérant se faire accorder une remise de peine pour bonne conduite, il s’était appliqué à s’intéresser à la lecture et avait exprimé le désir d’apprendre à lire.
Un jour, les locaux reçurent la visite d’experts envoyés par le gouvernement. La politique, à ce moment là, était de supprimer les établissements psychiâtriques, jugés inutiles, et d’envoyer tous les malades mentaux dangereux en prison, comme des détenus normaux, tandis que les autres, faute d’être soignés, seraient simplement relâchés dans la nature. La vétusté du lieu, les conditions de détention des forçats, conduirent à la fermeture de l’établissement.
Seulement si les lois étaient appliquables pour les condamnés à venir, elles ne pouvaient s’appliquer pour les prisonniers actuels. On ne pouvait mettre dans une prison normale quelqu’un qui avait été jugé inapte à prendre des décisions raisonnables, et une bonne majorité des codétenus de Masamune furent purement et simplement relâchés. On se pencha un peu plus longtemps sur son cas, car il présentait un degré de dangerosité non-négligeable. Cela étant, il s’était montré docile pendant ses mois de détention, et le procureur peu scrupuleux décida qu’il fallait le remettre dans la nature.
“Si jamais il faisait une autre victime”, avait-il ajouté,
“nous aurons une bonne raison de le remettre derrière les barreaux. Et cette fois, sa folie ne pourra pas lui servir d’excuse.” Ainsi fut relâché Masamune. Aujourd’hui il en est encore à se chercher une occupation, et il doit faire attention à ne pas trop se faire remarquer s’il ne veut pas retourner en taule.
Hé, toi, t'es qui au fait ?
Pseudonyme : J'en ai des tas, alors Masa' ça ira très bien.
Comment as-tu découvert le forum ? Via un annuaire des forums RPG.
As-tu lu le règlement ? Ouais, plusieurs fois, et le seul code que j'ai trouvé est celui-ci, donc si yavait un piège et que c'est pas le bon, je vois pas... Validé par Judikael ( au passage... Wtf ? )
Comment l'améliorer selon toi ? Le règlement ou le forum ?
Un petit plus ? + <--
Quel est le personnage sur votre avatar ? Bah.. C'est Masa'.. *PAF*