~ Une petite pause {PV Fushigi Kurai}

Ce matin là, j'avais envie de bouger. Envie de faire quelque chose d'autre que de rester assise dans mon bureau, à dessiner, encore et encore. J'avais envie de marcher un peu, de réfléchir. Quoi de mieux alors que d'aller visiter un musée ? Depuis toute petites, je me souvenais aimer ça, regarder des oeuvres d'art, des preuves archéologiques, en apprendre plus sur notre culture ! Et pourtant, je n'y allais presque jamais. Quelle grave erreur ! De plus, je connaissais un musée à quelques minutes en voiture.

Un peu plus tôt :

Comme tous les matins, le soleil éclatant qui traverse mes rideaux m'as obligé à ouvrir un oeil, et à constater qu'il était déjà l'heure de se lever. Je jetai l'oreiller sur mon réveil qui faillit encore une fois me faire avoir une crise cardiaque et m'assis sur mon lit. 7h30 du matin... Après m'être levée, je marchai en direction de la salle de bain pour me brosser les dents. Un mouvement répétitif pendant 2 minutes d'affilées, terriblement ennuyant. La musique d'ascenseur de la brosse électrique me fit comprendre que je n'était toujours pas réveillée alors je décidai de passer sous une douche tiède. Quand je fus lavée, parfaitement réveillée, et sèche, je passai donc à ce en quoi consistait ma vie entière. La mode. Un mot essentiel dans la vie d'une femme. Un mot qui me faisait gagner ma vie. Ce pourquoi je me levais tous les matins avec un entrain... Pour le moins... Ce pourquoi je me levais tous les matins tant bien que mal ! J'entrai donc dans mon dressing et optai, après avoir hésité un long moment, pour une robe longue blanche, créée en pièce unique, pour mon utilisation personnelle. Je la passai sur moi. Elle m'allait à la perfection. Heureusement, ce genre de robes ne se retouche pas. C'était bon signe. Une fois habillée, je choisis des hauts-talons bleus turquoises et retournai dans la salle de bain. Je sèchai mes cheveux en chantonnant une comptine. Un coup d'oeil sur l'horloge ? 8h25. Il était temps que je me mette au travail moi !

Je descendit à la cuisine pour prendre mon petit déjeuné. La boîte contenant mes médicaments se trouvait sur la table de la cuisine. A côté du set de table. J'y posai une assiette, à coté, du pain, un verre d'eau, du jus de pomme et de la confiture. Petit dej' banal quoi. Le temps d'avaler les différents comprimés, et je tartinai déjà une tranche de pain avec la confiture aux fraises achetée dans la semaine. Le jus de pomme, lui par contre, n'était plus très frais, et s'il avait eu un jour de plus, je l'aurai très certainement craché sur ma tartine, et non dans l'évier !

"Je note ! Acheter du jus de pomme...Et vérifier la date de pérission..."

Le petit déjeuné finit, je pouvais enfin me mettre à travailler. Je devais créer une collection "Floral" comprenant une dizaine d'ensembles complets pour dans deux mois, et j'en avait déjà confectionné quatre. Autant dire qu'il me restait largement assez de temps. Je pris mon crayon et commençai à dessiner. Une demi-heure passa. Je devais avoir utilisé la moitié de ma gomme. Décidemment, l'inspiration ne venait pas ! Je posai mon crayon sur la table et me levai.

"Une pause !" Dis-je tout haut. Après tout, personne ne pouvait m'entendre. "Je dois prendre une pause !" Je commençai à réfléchir. Marchant en rond dans la pièce. "Que faire ? Le parc ? déjà fait des dizaines de fois. L'étang ? J'ai failli m'y noyer. Non merci !"

Et puis soudain, l'idée m'est venue soudainement ! Le musée ! Evidemment, en plus, j'en connaissait un pas très loin ! Je pourrai y aller et revenir dans l'après-midi avec de l'inspiration pour mes créations! Je sortit du bureau et pris mon sac. Arrivée dans la voiture, j'attachai ma ceinture et démarrai. Exactement 12 minutes plus tard, j'étais sur place. Je sortis de l'auto et marchai jusqu'à l'entrée d'une immense maison blanche. Des escaliers, une porte. Une fois entrée, la file n'était pas très longue. Je me mis donc dedans et sortit mon porte-monnaie, n'ayant qu'une pensée à mes yeux effrayante en tête :

*Reste à l'intérieur Tami, reste à l'intérieur !*

La file n'avançait pas. En réalité, si, mais je n'avais presque pas avancé. C'était une malédiction ! A chaque fois, j'entrais "comme pas hasard" dans la seule file qui semblait ne pas avancer. Et puis, sans le remarquer, alors que je me plaignais intérieurement, les gens devant moi si mirent à avancer et je les suivaient machinalement, jusqu'à me tenir devant la caisse. Sortie de mes pensées par un :

"Bonjour"

poli de la dame, j'ouvris mon porte-feuille et payai à un prix raisonnable, pour ensuite me diriger vers l'entrée du musée. La première "partie" portait sur des tableau de peintre (ou non) connus. J'avançai donc dans le grande salle un peu perplexe. En réalité, la peinture ne m'intéressais guère fort, et je n'avais pas pensé à regarder le sujet de l'exposition. Espérons que la "partie" suivante soit plus attrayante. En marchant, je vis un panneau contenant des informations. Je m'approchai donc pour lire. Publicités, publicités, infos pour une exposition qui aura lieu dans 7 mois (franchement, c'est loin !), etc... AH ! Partie 2 du musée, exposition provisoire, créée par blabla, intéressante, blaa, ah ! Le sujet : "Le thème de cette fabuleuse exposition porte sur les Pyramides" Ca ça me donnait envie d'y aller ! Mais comme j'étais là, et que j'avais payé pour, je décidai de quand même regarder la partie (bien que définitive) sur la peinture... Je retournai donc au milieu de la salle et me dirigeai à partir de là vers un tableau abstrait très spécial. Une tache rouge, une deuxième, un centaine de taches. Des grandes, des petites. TRES spécial. Je n'étais pas du genre à comprendre, ou à trouver une explication, ou une signification au genre abstrait. J'étais plutôt concrète dans mon travail. Très ordonnée, je préférais de loin les tableaux représentatifs. Je l'observai tout de même longuement avant de passer à un autre tableau.

Un homme le regardait déjà. Je le suivais de l'oeil pour m'arrêter à un bon mètre de lui et observer l'oeuvre. Un homme en armure se tenait droit sur la peinture. Il avait dans une de ses mains un étendard de couleur pourpre. Celui-ci était taché de sang. Je reculai un peu pour voir le tableau dans toute sa grandeur. L'homme était humble. Fier d'avoir assailli à lui seul une armée d'ennemis. Alors que je souriais à son regard, l'homme qui se tenait à côté de moi dit :

"Quelle sublime oeuvre..."

Je me tournai vers lui. Il devait sans doute parler de la beauté des couleurs, et de la netteté du dessin, tellement on pourrait croire que c'était une photographie. Quoi que... A son regard sanglant, on pourrait croire autre-chose. Je m'attardai plus sur son style vestimentaire. Une longue veste rouge foncée avec un pantalon noir. L'homme avait de longs cheveux qui tiraient vers le blanc. Je me re concentrai vers le tableau, et, moi aussi emportée par sa beauté, ne pus m'empêcher de dire :

"Vous avez raison !"

Spoiler:

[t'en fait pas sa m'arrive souvent]

Une jeune femme répondit aux rêveries du grand homme. Il la regarda dans cette robe claire contrastant la couleur plus sombre de sa chevelure. Il put aussi remarquer les talons hauts de la damoiselle, il trouvait ce détail fort absurde. Cela n'était pas pratique pour marcher encore moins pour courir, il faut sans cesse faire attention à ce que le talon ne casse pas au risque de se retrouver avec des savates. Le talon, sa forme et sa couleur, étaient les seuls critères qui plaisaient à la gente féminine, pensait le tueur. Alors pourquoi ne pas tout simplement se greffer un talon au pied pour parvenir à une beauté digne du cubisme de Picasso. Il se demandait d'ailleurs si ce musée avait conservé quelques unes de ces toiles. Son regard se reporta au tableau, et il retomba dans la rêverie pûre, imaginant une histoire fantastique, celle du tableau.

Il marcha alors quelques pas plus loin pour examiner les autres toiles proposées. Il tomba devant une nature morte où le vert sombre domina: l'on represantait un vieil arbre creux dont les branches virevoltaient au gré du vent. Ces branches ne cesseraient jamais de voler et les feuilles criantes seraient toujours préoccupées par la même angoisse, celle de se trouver éloigné de l'arbre fort et protecteur qu'il fut pour ces feuilles. On pouvait appercevoir que ce grand être végétal était bien parti pour être déraciné par la rafale qui persistait en cette nuit orageuse. Regardant désormais l'arrière plan, les couleurs mélangées de vert et de noir donnaient d'avantage l'illusion d'une catabase végétale que l'image des bois où fut entouré cet arbustre fier, constament en décadance. Il regardait au premier plan, il vit alors comme des petits spectateurs ébahis par le spectacle. Ce fut un roseau et quelques herbes hautes. En regardant la description, Fushigi comprit que ce tableau était une représentation d'un apologue français vraiment ancien. Bien sûr il se fichait épernuement de la France, mais il pouvait être compatissant face à cet arbre, en proie à des tourments éternels, sous les yeux de ces compères moqueurs. Il resta silencieux, cette toile lui rappellait à la foi une allégorie et un tourment réel dont il fut la proie.