Nostalgie [PV Joshua Merula]

Neko Rebelle Messages : 17 Date d'inscription : 07/10/2011

J'étais qu'une petite silhouette sous un grand chêne, je le savais très bien, mais ce dont j'étais certaine, c'était que personne me remarquerait vraiment. Pourquoi, pourriez-vous vous demander. C'est parce que j'ai les yeux fermés et je pense que pour tous ceux qui peuvent me remarquer, ils doivent penser que je dors. Ce qui, en soi, est que pur mensonge. Alors que mes paupières s'entrouvent, je lève mon regard vers la tête de l'arbre d'où on peut apercevoir quelques morceaux d'un ciel bien clair. J'ose penser qu'il n'y aura point d'orage cette nuit et donc, que je n'aurai pas à chercher un autre lieu où je pourrai laisser mon corps repprendre des forces.

Longeant le long de mon petit veston brun-beige, j'introduis ma main dans ma poche droite afin d'en ressortir de la monaie et quelques billets. Il ne me restait pas beaucoup d'argent. Bientôt, je devrai trouver un moyen de payer ma pitence, à moins de commencer à voler les gens, ce qui était contre les valeurs qu'il m'avait inculqué. Toutefois, je devais avouer qu'une partie de moi-même était fortement alléchée par cette simple idée. Ce que le temps passait lentement... Depuis sa mort, plus rien était pareil. Je me souviens encore de son sourire lorsqu'il me voyait jouer dans ce même parc. Il avait toujours agis de façon à paraître comme mon père, bien que nous savions tous les deux la vérité à ce sujet. Il n'était pas plus mon père que j'étais sa fille... et pourtant...

Voyant que repenser au passé me rendait nostalgique, je décidai de me lever et d'avancer à découvert afin de sentir sur ma peau les rayons de chaleurs de ce mois-ci. Ces mêmes rayons qui étaient toujours trop chaud en été et combien absent en hiver. La brise faisait plier les jeunes branches était que rafraîchissante pour moi, mes vêtements me réchauffant suffisament pour que je n'aie pas à m'inquiéter de la température. Alors que je regardais autour de moi, j'aperçu un humain. Mes oreilles grandement cachés par ma tuque l'empêcherait de remarquer que je n'étais pas tout à fait humaine, mais oserait-il me parler pour autant ?

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Joshua détestait le soleil. Mais il aimait l'hiver et le froid. Les prémices de la neiges, à la façon d'un petit garçon. C'était pour cette raison qu'il était sorti ce jour là. Il avait fini la veille au soir un article important qu'il avait envoyé par mail à son patron ; aussi s'octroyait-il une journée de repos. Marcher lui ferait du bien ; hélas il lui fallait trouver un endroit calme, où il ne risquerait pas de rencontrer ses semblables. Quand il côtoyait trop longtemps des humains, il devenait fou et incontrôlable. Et personne ne voulait ça. Vraiment.

Il s'habilla d'un long manteau beige, contrastant avec ses cheveux rouges ; mit ses lunettes à la monture d'argent sur son nez et parti sans se préoccuper de rien. Il avait envie de manger des châtaignes grillées, ou bien des marrons chauds ! Il traversa la rue rapidement, évitant de croiser des gens, et s'installa dans un parc. Le vent froid lui fouettait le visage, faisant remuer sa chevelure. Joshua s'assit dans un coin à l'ombre, où le froid intense avait dû faire abandonner plus d'un promeneur. D'ici, il avait une vue magnifique sur le parc. Les effluves d'un marchant de hot-dog lui parvenait sans darder son appétit ; il aurait préféré des marrons chauds ou glacés.

Les coudes sur le dos du banc, il regarda en l'air, pour voir le ciel. Le silence, le simple bruit des feuilles dans le vent. Quelle mélodie pouvait se targuer d'être aussi belle ? Aucune qui ne soit d'origine humaine, en tout cas. Joshua regarda une mère gronder son enfant ; si les gens observaient plus attentivement l'attitude des enfants, il n'y aurait plus besoin de moyens de contraception. Il eut un sourire mauvais et détourna son regard assassin.

Ses yeux vairons se posèrent sur une silhouette en mouvement. Féminine, aux cheveux roux. Il l'observa de son regard acéré, silencieux, ne faisant pas mine de s'adresser à elle ; pourquoi l'aurait-il fait ? Il haïssait ses semblables, et elle ressemblait somme toute à une humaine. Mais quelque chose en elle le força à la regarder de plus près : elle était jolie, selon les critères actuels ; lui-même ne pouvait donner d'opinion car la beauté était un terme bien trop aléatoire et idiot pour lui. Il garda le silence, ne bougeant plus comme si il avait peur d'effrayer un animal - au fond, il avait surtout peur qu'on ne l'effraye lui, petit animal solitaire.

Neko Rebelle Messages : 17 Date d'inscription : 07/10/2011

Je sentis mes oreilles se coucher sur ma tête. Ce regard sur moi, je ne l'aimais pas. Quelque chose d'agressant s'y trouvant m'énervait. C'est quand je remarquais l'humain que je compris d'où cette sensation désagréable me venait. J'aurais pu jouer à l'enfant et essayer de lui rendre la pareil et claironnant que ce serait que justice, mais je n'étais pas comme ça, j'étais plus mature que cela. Toutefois, ce regard m'agressait et je n'avais aucune envie de quitter ce parc. Je fis donc quelque chose que je n'aurais jamais osé faire dans un lieu public bondé de gens, je me mis à marcher dans sa direction. Lorsque je fus tout près de lui, je m'asseoyais sans un mot du côté opposé du banc.

Je regardais un enfant en silence, sans plaisir ni déplaisir, juste avec de la neutralité. Les enfants étaient ce qu'ils étaient, c'était uniquement en grandissant, sous l'influence des parents qu'ils deviendront des monstres sans justice pour les Neko, mais que pouvais-je y faire ? Je n'étais pas née pour les juger et encore moins pour élever tous les enfants de ce monde.

Ne pouvant plus me retenir, je posais mon regard sur l'être humain et demanda calmement:
- Excusez-moi, mais pourquoi me regarder ainsi ? Suis-je si intéressante à regarder que cela ?
Au plus profond de moi-même, j'espère plus que tout au monde qu'il répondre négativement puisque mon but n'était certainement pas d'attirer le regard des gens, au contraire, je voulais le fuir. C'est l'unique raison qui m'avait poussée à le lui demander. Car, après tout, si on me regardait, si on me voyais, je n'étais plus une ombre parmi tant d'autres, n'est-ce pas ? Hors, c'était ce que je désirais, rester dans l'ombre.

Invité

Joshua continua d'observer cette silhouette inconnue ; il ne fit pas mine de bouger quand elle s'approcha, ni quand elle s'assit à l'extrémité de son banc - car dans sa tête, vu que son royal fessier était assis sur quatre planches de bois peintes en vert clair, il s'agissait de SES planches, de SON vert. Rien de bien compliqué, juste une mégalomanie à soigner. Le jeune homme darda ses prunelles vairons sur la jeune femme, qui, de plus près, lui semblait bien nerveuse - à moins qu'elle ne fut en colère ? Peut-être n'aimait-elle pas qu'on la regarde ainsi ? Il était intéressant de voir que, bien qu'elle n'appréciait guère son regard inquisiteur, il l'avait attirée plus que repoussée. Pourquoi était-elle venue vers lui, au lieu de partir pour échapper à son regard ? Question à laquelle il serait intéressant de connaître la réponse.

Sa question, loin de le déstabiliser, le conforta dans son impression. Il détourna enfin le regard, ferma les yeux, et eut un petit sourire de victoire, comme un enfant qui vient de gagner à un jeu particulièrement dur en faisant un de ces tours que son papa lui a appris.

« Y'a t-il quelque chose d'intéressant à voir en vous ? »

Sa question était rhétorique et n'attendant pas de réponse ; il continua donc sur son élan, avec cette même voix froide, sans mesure, comme si une machine parlait à sa place.

« A moins qu'il n'y ait quelque chose à voir sur vous ? »

Ce n'était guère plus qu'un jeu de mot ; il ne cherchait pas à voir plus loin. Qu'elle soit humaine le dégoûtait ; si il avait appris qu'elle était une hybride, peut-être aurait-il été un petit peu plus chaleureux. Il leva les yeux au ciel et regarda avec un air rêveur les feuilles tomber des arbres ; il aurait préféré être seul, mais cette compagnie féminine ne l'ennuyait guère. Tant qu'on ne venait pas babiller dans ses oreilles ...

Neko Rebelle Messages : 17 Date d'inscription : 07/10/2011

Innocente comme j'étais, je ne remarquais pas son sourire et ce, bien que je sois attentive au personnage qui se trouvait à côté de moi, après que je me fus assise. Durant un moment, je me mis à questionner mon attitude: avais-je bien fait de venir près de lui, aurais-je dû, au contraire, fuir son regard en m'en allant. Ces questions allaient toutefois rester sans réponse puisque mon interlocuteur venait de me répondre avec une question. Ce qui m'étonna le plus, ce fut la question qui suivit, mais je ne rajoutai rien, de toute façon je doutai fortement qu'il attende une question de moi.

Durant un long moment, je restai silencieuse, fixant le ciel clair de mon regard doré, qui changeait au fil du temps. Je repensai à ces instants volés de ma jeunesse, instant où il m'avait appris la vérité sur ceux de mon espèce. Je me souviens de mon incompréhension complète au départ, puis de mon sentiment d'injustice grandissant un peu plus à chaque année. Je fermai mes paupières un moment, calmant ce sentiment de colère grandissant en moi, l'apaisant avec l'amour que m'avait témoigné mon père adoptif. Je me retournai vers l'être humain avant de dire vaguement:
− Hors, suis-je réellement ce que vous croyez que je suis ?

Honnêtement, cet être humain agissait de façon étrange vis à vis des humains. Du moins, c'est ce qui me semblait être le cas, mais était-ce de l'hypocrisie ou la vérité ? Je savais pertinement que, de nos jours, je ne pouvais me fier à personne, même les enfants étaient pervertis par leurs parents. C'était mon avis bien entendu et une généralisation, de sûrcoit, mais je ne ouvais m'empêcher de vouloir me méfier de tous et de chacun. En ce bas monde, je n'avais plus d'allié, l'être que j'appelais autrefois père étant mort... Je me mis à fixer l'humain, me questionnant en silence, cachant par le fait même mes émotions qui devinrent aussi illisibles que le serait une écriture noire sur une page noire.

» Joshua Merula
» Joshua toujours aussi blanc
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» Première nuit, première journée [ PV Joshua]