Cassandre. [100%]

À quoi ressemble-t-elle ? C'est une question bien étonnante, mais pertinente si l'on désire la trouver dans une foule sans la connaître. Cassandre n'a toutefois rien de spécial, rien de réellement apparent la première fois qu'on l'aperçoit au coin d'une rue. Son corps d'humain contaminé ne présente aucun artifice animal apparant, mais dans ce cas, pourquoi porte-t-elle cette tuque ? Cet accessoire inutil en été, mais qu'elle porte en tout temps ? Il s'agit bien d'une réflexion sur cette étrange habitude dont elle fait preuve. Si les gens faisaient plus attention aux détails, ils pourraient voir ce regard pétillant de malice, prêt à vous engloutir dans un tourbillon de feuilles d'automnes. La couleur de ces iris changeant au rythme des saisons restent tout de même dans les couleurs du Sud. Cette douce chaleur réconfortante, nous enveloppant dans ce cocon si confortable, mais pouvant aussi nous brûler si nous en abusons trop. Toutefois, ce n'est pas que son regard qu'il faut observer. Il faut aussi tenir compte de cette peau, aussi douce qu'un pétale de rose, qui rosit au passage de certaines émotions, telles que la gêne et la honte. D'une douceur infinie, cet épiderme nous promet mille et une caresses, mais gare à ceux qui s'en approche trop rapidement, ses dents pointus ne sont pas faites de papier mâché ! Pour continuer, cette cascade de cheveux blond cache bien des mystères, mais cet accessoire en cache un, bien plus grand. En fait, si aucun artifice animal est apparent, c'est parce qu'elle les cache, ces deux petites oreilles. Oreilles qui n'ont que la forme de celles des renards, et un peu de cette teinte noir au bout de chacunes d'entre elles. Mis à part cela, Cassandre arrive parfaitement à se faire passer pour une humaine, surtout avec ses habits assez commun, mais tout de même dans son style.

Savez-vous comment réagit un renard face à une menace ? Il fuit, tout simplement, le danger. Cassandre agit un peu de la même façon, mais comme tout être humain de ce monde, si on l'accule à un mur, elle prend des mesures drastiques qui ne ressemblent en rien à son caractère habituel, si timide. Cette jeune femme âgée de dix-sept ans n'agit pas comme ces écervelées au milieu de la rue et encore moins comme ces nekos dit de basse souche. Non, Cassandre est différente parce qu'elle vit différement. Toujours à s'enfuir au bout d'une ruelle pour ne pas être attrapée, elle a développer son instinct et sa ruse, ruser comme un renard est sa phrase favorite. Cependant, même si elle arrive à se camoufler parmi les humains, elle n'en demeure pas moins timide et elle est loin de vouloir s'exposer au monde entier, préférant fortement garder profil bas. Si elle n'est pas encore sous les barreaux, c'est uniquement parce qu'elle est rebelle, bien que très introvertie, et parce qu'elle fuit tout le temps. Elle ne fait pas comme ces nekos près à se battre pour leur liberté. La renarde a sa liberté, pas besoin de plus. Indépendante de tout ce qui l'entoure, il est très rare pour elle d'accepter un quelconque geste de charité, surtout venant d'un humain. Si les humains méprises les êtres qui sont tombés malade, elle, elle leur porte une hargne sans nul commun. Malheureusement, elle ne tuera sans doute jamais personne, puisqu'elle préfère qu'on la laisse tranquille plutôt qu'on cherche à la retrouver pour un meurtre. Puis, elle n'a pas de temps à perdre à ce genre de sottise car, après tout, si un humain meurt, ce n'est qu'un sur un trilliard, voir plus. Alors à quoi bon ? Oui, Cassandre est sage, mais combien discrète, c'est à peine si elle se fait remarquer dans la rue, quoique... Elle fait tout pour disparaître aux yeux des humains, pour ne pas se faire embêter. Fuir les problèmes est aussi un art, du moins, de son point de vue. Parce que, de nos jours, qui n'a jamais de problèmes ?

Alors que je marche dans la rue, je regarde les passants du coin de l'oeil, notant à quel point je suis invisible parmi eux. Je suis presque certaine que si je ne serais pas vêtue ainsi, j'aurais un allé gratuit pour l'une de ces animaleries que je viens de passer. Non, je ne suis pas une humaine, je suis l'un de ces êtres que l'on dit inférieur parce qu'ils ont contractés cette maladie. Pourtant, lorsque la grippe nous prend par surprise, personne ne nous met en cage, alors pourquoi, nous, les Nekos, nous le sommes ? Bien que je me pose la question, personne est là pour me répondre.

Depuis que je suis toute petite, je ne peux me confier aux gens et encore moins leur demander conseil. Pourquoi ? Parce que, d'un certain point de vue, se sont des ennemis, non ?

13 ans plus tôt.
— Monsieur, pourquoi je n'ai pas de parents comme les autres, demanda une jeune fillette.
L'homme devant elle, parlant à une vendeuse, se retourna vers elle pour lui expliquer, toujours avec ce ton doucereux.
— Parce qu'ils sont morts quand ils se sont échappés de chez leur maître.
[color=marron]Se retournant de nouveau vers la vendeuse, il lui donna de l'argent pour les commissions et repartis en direction de leur habitation, main dans la main, comme un père et sa fille, mais ce n'était qu'une apparence.

Dès son jeune âge, elle fut élevée comme une enfant riche, apprenant à bien parler, sans toutefois être gâtée. Ils lui apprirent les bonnes manières et firent d'elle une fille de bonne famille. Ce qui avait poussé cet homme à la prendre sous son aile était son besoin de compagnie, sa femme étant morte en faisant une fausse couche. Il avait décidé d'aider ces nekos qui tentaient, il le savait, en vain de s'échapper de leur sort. Ne pouvant améliorer leur sort, il leur proposa d'adopter leur jeune fille qui avait, à l'époque, à peine deux ans.

Maintenant âgée de quatre ans, elle en savait autant sur les conditions de son espèce que sur la cause de ces mêmes conditions. En effet, Cassandre, bien qu'élevée comme une humaine, grandit tout en étant consciente de l'épée de Damoclès qui planait au-dessus de sa tête, près à s'abattre sur elle à tout moment.

Alors que je pense de nouveau au super-marché où j'avais été en compagnie de mon père adoptif, je cessais de marcher. Penchant la tête un moment vers l'arrière, je songeais au présent et ce qui avait changé. Dorénavant, je n'étais plus sous sa protection, étant mort il y avait à peine un an d'une crise cardiaque, il n'avait rien pu me léguer, sous peine de me faire remarquer. Je suis une neko après tout, l'un de ces être supposément inférieur... Je fermais mes yeux durant un cours laps de temps, avant de regarder de nouveau vers l'avant, prête à marcher sur ce nouveau chemin, celui de la survie.