Ma liberté, mon choix. (PV Luna Sanchez)

Je reprenais paisiblement mon chemin quand, tout à coup, une bourrasque fit s'envoler ma tuque. Si, auparavant, je ne faisais point attention à la température environnante, je me mis à jurer intérieurement contre le vent. Bien que ma chevelure était épaisse, je me doutais bien que mes oreilles étaient devenus visibles. Ce fut donc avec un réflexe inhumain que je posais mes mains sur ma tête dans l'irrésistible espoir que personne aperçoit ces morceaux de chair animal. Car oui, je savais bel et bien que si quelqu'un remarquait que j'étais une neko, j'aurai de fortes chances de courir à ma mort ou, pire, signer la fin de cette liberté si durement acquise.

Alors que je me demandais où pouvait bien ce trouver ce chapeau, je le vis entre les mains d'une jeune femme, sans doute un peu plus vieille que moi. Elle était belle, mais à quelque part au fond de moi, la crainte remontait à la surface. Verrait-elle mes oreilles ? À peine avait-elle mentionner qu'elle croyait que ce chapeau m'appartenait que je le lui arrachais des mains pour le mettre d'un coup sec sur ma tête, mes joues se teintant de cette couleur si gênante. Je pris un air désolé et m'excusais:

— Puissiez-vous m'excuser de ce dérangement. Habituellement, il reste bien installé sur ma tête, qu'il est coquin !

Un petit rire s'échappant d'entre mes lèvres, je posai une main derrière ma tête avec un petit sourire. Ignorant par le fait même se tiraillement au creux de mon ventre.

Quelque part en moi, je craignais les humains. Tout comme les renards, j'avais acquis d'eux la vision fine, leur odorat sensible, mais aussi leur crainte constante d'être attaqué. Après des centaines d'années à être chassés, ces derniers n'étaient presque plus visibles par les humains, mais dans le cas des nekos, nous n'étions pas tous pareils. C'est donc avec un sourire que je cachais ce sentiment qui m'enchaînait dans cette mentalité de tout fuir. D'ailleurs, c'était à peine si j'osais m'affirmer, bien que mon cas soit justifiable. La brise, bien que pouvant passer sous mon pantalon brun était à peine froid pour ma peau, celle-ci ayant plus ou moins la même tolérance au froid qu'un renard roux. Ma chevelure étendu sur mes épaules réchauffaient faussement mon corps. N'étant pas frileuse, j'avais très rarement besoin d'un quelconque habrit pour la nuit, bien que les nuits devenaient de plus en plus froides.